Ce soir, en zappant, vous êtes tombé sur le témoignage d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Le reporter lui posait des questions, elle y répondait de façon sensée avec peut être quelques hésitations, mais qui pourraient tout aussi bien être dûes au stress de l’interview. C’est alors que vous vous êtes demandé premièrement, si elle était bien malade et deuxièmement si vous aviez bien compris ce qu’était la maladie d’Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer est bien une maladie qui touche principalement la mémoire comme le véhiculent les médias. Elle se caractérise par des troubles de la mémoire antérograde, c’est à dire que les informations récentes et nouvelles ne sont pas mémorisées et à la fois une atteinte de la mémoire rétrograde, ce qui signifie que les informations anciennes sont petit à petit oubliées.
Mais la maladie d’Alzheimer est bien plus complexe que cela. En effet, pour pouvoir conclure à un diagnostic de maladie d’Alzheimer, le spécialiste doit identifier des troubles au niveau du langage, des capacités à s’organiser, des gestes, des capacités de reconnaissance. Et ces difficultés doivent avoir un impact sur le quotidien et sans qu’elles soient explicables par une autre pathologie ou une autre cause extérieure.
Une autre difficulté est que la maladie d’Alzheimer est une maladie neuro-évolutive, c’est à dire qu’au début de son évolution les symptômes peuvent être très peu visibles. Prenons par exemple les personnes atteintes au niveau du langage, elles débutent par un manque du mot, l’utilisation fréquente de mot tel que « bidule, chose ». Ensuite survient la diminution du vocabulaire jusqu’à un jargon incompréhensible voir un mutisme quasi complet menant au stade terminal de la maladie.
Donc on peut supposer que la dame interviewée à la télévision présentait une maladie d’Alzheimer à un stade débutant et ne présentait que de très faibles atteintes phasiques (langage). En revanche, elle pouvait présenter des difficultés plus importantes au niveau des praxies (gestes) avec une incapacité à boutonner ses vêtements ou éplucher des légumes ou peut-être dans la capacité à s’organiser comme lorsqu’il faut cuisiner.
Cela soulève une autre particularité dans cette maladie que sont les différences inter-individuelles. On pourrait presque dire, que chaque malade présente sa propre maladie d’Alzheimer car l’apparition des troubles est différente, l’évolution est différente, le rythme est différent.